Communiqué UPS : à propos de la mission de l'IGESR sur les CPGE (17 avril 2023)

Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ont chargé l’IGESR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche) d'établir un bilan exhaustif du fonctionnement des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). L’UPS se félicite de cette initiative, de nature à donner une image fidèle de cette formation en grande partie publique (donc gratuite), de très haut niveau et au taux de réussite parmi les plus élevés de tout l’Enseignement supérieur. L’expertise de l’IGESR et l’importance des moyens déployés étaient de nature à donner à cette mission les gages de sérieux et de fiabilité que l’on peut en attendre.
Au cours des auditions menées dans le cadre de cette mission, le ton de certains échanges a cependant pu surprendre, comme le rapporte cette étudiante : « Les questions étaient réellement orientées dans le but de nous faire dire que la prépa était un monde très stressant avec une grosse pression de la part des professeurs sur les élèves. Nos remarques sur le fait que le stress, bien que parfois présent, pouvait nous pousser à nous surpasser, dans le sens de donner le meilleur de nous-mêmes, et même que cela créait une sorte d’émulation, n’ont pas été trop entendues ou approfondies, contrairement à certains aspects négatifs abordés. Pareillement, quand nous avons parlé de la relation professeur-élève, nous avons dit que les professeurs, bien qu’exigeants, étaient avant tout là pour nous aider à réussir, et ne souhaitaient en aucun cas nous enfoncer ou nous rabaisser mais étaient concernés par la situation de chaque élève et disponibles pour chacun, pour une question, un problème personnel ou autre. Il m’a semblé que le but n’était pas de consulter notre avis sur le fonctionnement des prépas mais plutôt de nous faire dire du mal de la prépa. »
Un autre étudiant note que « les questions étaient souvent tendancieuses et j'ai eu la forte impression que seulement certaines réponses les intéressaient. Par exemple lorsque l'on parlait des colles, on nous a demandé si on pensait qu'elles étaient finalement très utiles ou non. Évidemment on a été une grande majorité à répondre par l'affirmative mais les inspecteurs généraux ont ensuite seulement interrogé les rares personnes qui avaient été plus hésitantes. De plus j'ai aussi eu l'impression qu'ils ne notaient quasiment que les remarques négatives sur leur ordinateur, et que quand quelqu'un disait par exemple qu'avoir une colle de maths chaque semaine était une véritable chance rien n'était noté. Les questions également étaient très orientées vers notre stress quotidien ou bien la froideur que pourraient avoir nos professeurs par exemple. »
Selon un troisième étudiant, « les inspecteurs généraux ont été étonnés qu'on dise qu'on se sente bien en prépa ».
L’UPS espère que le rapport final fera ressortir le vrai visage des CPGE, afin de promouvoir cette formation reconnue et valorisante, qui forme en deux ans près de 80 000 étudiants et constitue la première filière de recrutement des grandes écoles d’ingénieurs . Elle a déjà formulé des propositions en faveur de la diversité sociale et de l’égalité des chances, et souhaite vivement collaborer avec les ministères afin de permettre à davantage de jeunes issus de milieux défavorisés et de jeunes filles d’accéder aux classes préparatoires scientifiques.